En fouillant dans mes archives, je suis tombé sur ma collection de tickets de cinéma du quartier latin. Qui conserverait ces bouts de papier coloré? Ayant étudié dans le centre estudiantin de Paris, à une époque où il regorgeait de librairies, j’avais pour péché mignon les salles noires en lesquelles on projetait des films aussi vieux que le cinéma. Des films qui promettaient l’intemporalité, des classiques, des moins classiques.

Le voyage à Tokyo de Ozu

(src: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Tokyo_monogatari_poster_2.jpg)

De retour à la maison, j’avais pris l’habitude de vider mes poches dans un classeur et c’est ainsi que s’est montée ma petite collection. J’aimais leurs format, ni trop grand ni trop petit. Ils ressemblaient à de petites sucreries, voire des bons points qui donnaient droit à un monde magique où s’évader pour une, deux ou trois heures.

Mes cinémas de prédilection étaient l’Accatone, le Quartier Latin, la filmothèque aux Cinéma Actions (Ecoles, Christine ou grand Action). J’y passais un temps fou au dépend de mes cours, parfois tous les jours de la semaine, voire plusieurs fois par jour (question budget, je sacrifiais parfois les frais de cantine). Côtoyer Kubrick ou Kurosawa était plus chic que les leçons de maths ou de physiques. Les films n’étaient pas la vraie vie, mais à travers eux, on pouvait du moins en discerner des contours bien plus vivants que sous la houle des professeurs qui psalmodaient à m’ennuyer.

Aujourd’hui, je n’y retourne plus souvent. Non pas que j’aie fait le tour de tous les films … il m’en reste encore beaucoup à voir, à découvrir, mais les priorités ont changé. L’adolescent rêveur a fait ses valises.