Voici quelques aquarelles de mes pérégrinations provençales, sans prétention. Un certain nombre d’années ont passé mais on ne se lasse guère des couleurs si vivaces qui rayonnent littéralement des paysages du sud.

L’aquarelle se prête bien au jeu. Il y a débordement. De matières, de couleurs, de signes. Tout paraît en excès et il faut se retenir d’en faire trop. Je travaille en un jet sans laisser le temps à la peinture de sécher.

Cela me permet d’incorporer de nouvelles nuances au fur et à mesure. Pendant la journée, une sorte de torpeur saisit les paysages qui se fondent dans les lointains brumeux et indécis où la chaleur s’élève en se contordant. L’herbe drue d’un champ voisin à découvert est peut-être déjà trop brûlante quand on s’aventure de mas en mas.

Seul celui qui a dormi sur la crête des montagnes peut dire à quel point les soleils couchants sont magnifiques. Il faut avoir somnolé sur les hauteurs pour se rendre compte de la lumière chaude qui vient se coucher dans la pénombre forestière, vient ciseler de nouveaux reliefs encore plus saillants et déverser un dernier flot brûlant sur le regard de son témoin.