Sur le plateau de Valensole, les champs de lavande sont prêts à fleurir. Dans quelques semaines, les ballets incessants des abeilles réveilleront les tranchées mauves et l’atmosphère se chargera de parfums frais et violets comme de vieux souvenirs qu’on aurait ravivé soudainement.

A la toute fin du printemps, les coquelicots tapissent les prairies, les genêts livrent leur parfum puissant. En se courbant, on reconnaît la lavande vraie, on ressent l’arôme si particulier des immortelles, on découvre sous les chênaies quelques rares orchidées.

L’ombre guide les pas du marcheur. Les églises, le pan de mur à moitié détruit, la canopée improvisée des marchés, le roc en surplomb, tous redonnent un peu de la fraîcheur nécessaire à celui qui veut continuer. Et pour aller loin, il ne suffit pas de marcher, il faut trouver les fontaines, là où se finissent des tuyauteries cuivrées, surmontées de tête d’animaux parfois et profiter à l’instant des échos des lavoirs qui semblent avoir resisté au temps.